Les Manga sont-ils
violents et débiles ? |
"Oui",
vous répondront de nombreuses personnes, pour qui les manga
sont synonymes de sexe et de violence. Ces mêmes personnes
préféreront emmener leurs enfants voir au cinéma
le dernier film de chez Disney, plutôt
qu'un dessins-animés japonais, par pur préjugé.
Alors,
les manga sont-ils condamnables ?
Pour répondre à cette question, faisons un retour
en arrière, un retour qui nous conduit à l'époque
du Club Dorothée.
Avant cette émission, les manga étaient déjà
présents en France. Les plus vieux d'entre vous se souviendront
des séries comme Albator, Goldorak
ou Capitaine Flam, mais ces séries
n'étaient presque pas sujettes à ce genre de critiques.
Il y a donc plus d'une décennie, Dorothée
eut la bonne et la mauvaise idée de diffuser des dessins-animés
tel que Les Chevaliers du Zodiaque ou
Ken le Survivant, où l'on pouvait
voir un déferlement d'hémoglobine et d'agressivité,
au sein d'une émission pour jeunes, ce qui choqua nombre
de parents, qui prétendaient que ce genre de programme
déstabilisait l'épanouissement émotionnel
de l'enfant !
Quoi qu'il en soit, et malgré de nombreuses censures, le
Club Dorothée véhicula
une bien mauvaise image de l'animation nipponne...
En
1945, après la guerre, les Japonais avaient besoin de distraction
bon marché. C'est ainsi que naquit la BD japonaise, dignement
représentée par Osamu Tezuka, le père du
manga moderne.
De nos jours, force est de constater que les manga sont au Japon
ce que le kung-fu est à la Chine, c'est-à-dire un
mode de vie.
Sur l'archipel nippon, tous les style de manga sont présents
afin de contenter la population. Ainsi, on trouve des histoires
mettant en scène des étudiants, mais aussi des professeurs,
des hommes d'affaires, des super-héros, des animaux, des
personnes âgées, etc. Il s'agit ici d'un art complet
représentatif du Japon d'après-guerre et moderne.
Ainsi, et le plus naturellement du monde, comme pour chaque art,
les manga on vu tous les styles défiler, dont la violence
et le sexe...
Ce sont ces deux aspects de la vie de tous les jours, que les
manga entre autres représentent, qui sont mis en avant
dans les peu nombreux documentaires télévisés
traitant de ces derniers. Ainsi, pour certains, les bandes-dessinées
japonaises sont violentes, débiles, érotiques, voire
pornographiques.
Une telle désinformation est navrante et paradoxale, la
France étant le deuxième pays consommateur de manga
au monde. Heureusement, les choses se mettent à changer,
et de grands artistes comme Hayao Miyazaki (Princesse
Mononoké, Nausicaä,
etc.) sont de plus en plus connus dans nos vertes contrées.
Les
traductions de grands films ou de simple BD se font de plus en
plus souvent, ce qui ouvre la porte au véritable talent
des Japonais. Que ce soit Le Tombeau des Lucioles
(Prix Unicef au Festival du Film de Moscou), Le Voyage
de Chihiro (Ours d'Or au Festival du Film de Berlin)
ou encore Ghost in the Shell (plébiscité
par les plus grands noms du cinéma mondial), les manga
prouvent l'immense savoir-faire des Japonais dans le domaine de
l'animation.
Cette partie d'Asie Passion
contient les critiques des plus grands dessins-animés du
pays du Soleil-Levant ainsi que les biographies de grands dessinateurs
japonais.
Je vous souhaite une bonne lecture et un très bon voyage
dans le monde onirique du 8ème art nippon !
Chikai ûchi ni !
("je dois y aller, à
bientôt !")
Yaku
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